Question :

Cher Docteur Mohammad Rateb an-Nabulsi,
Assalamu Alaykum wa Rahmat Allah wa Barakatuh,
Je vous ai envoyé un message voilà déjà deux jours dans lequel je me suis enquise au sujet de la Salât de l’istikhara (de consultation) et du mariage. Vous m’avez répondu Cheikh, que « le mariage est le choix du serviteur ».
Or, je crains avoir mal interprété vos paroles, voilà pourquoi je souhaiterais vivement que vous tiriez au clair cette question.
Nous sommes nombreuses à savoir (jeunes célibataires ou femmes mariées) que la femme naît de la côte de l’homme à l’image d’Eve qui est née de la côte d’Adam (Paix sur lui). Ce qui veut dire que je ne dispose pas du libre- arbitre dans l’homme qui sera mon futur mari puisque cela m’a été prescrit bien avant que je ne sois venue dans ce monde ; j’ai même compris en suivant vos leçons qui traitent du sort et du libre- arbitre du serviteur que la question est pareille à une pomme qui se trouve dans un tel jardin, sur une telle branche d’un tel arbre, qu’elle est destinée à telle personne, mais que le libre-arbitre du serviteur réside dans le moyen auquel ce serviteur aura recours pour entrer en possession de cette pomme.
La question n’est-elle pas similaire au mariage ? je m’explique davantage : est-ce que l’homme qui deviendra mon mari, m’a été prédestiné et que mon libre- arbitre se limite à la façon suivant laquelle je me marierai avec lui.
Je vous prie Cheikh de bien vouloir m’expliquer ce détail.
Quand vous m’avez répondu que « le mariage est le libre- arbitre du serviteur » j’ai été fort confuse car tout s’est embrouillé dans ma tête. Je crois en tout, je crois au sort, en la branche de science que j’ai choisie, en mon amie, aux matières que je choisis pour passer l’examen trimestriel ; je crois en tout.
Cela ne veut -il pas dire que tout ce qui arrive au serviteur est précisément dans son intérêt et que cela arrive par une Sagesse Divine Absolue ?

Je vous prie de m’expliquer ce point car tous mes actes sont fondés sur cette conviction qui un postulat pour moi.
Il m’est difficile de recevoir quiconque se présente chez moi et exprime son désir de vouloir m’épouser car je suis étudiante en génie civil et je n’ai guère le temps d’accueillir les prétendants encore moins de penser à ce sujet ; l’idée que mon futur mari m’est prédestiné m’a soulagée et a tenu loin de mon esprit l’idée du mariage.
Je vous prie Monsieur de bien vouloir interpréter l’idée qui me tracasse car je n’arrive pas à bien m’exprimer

Qu’Allah vous récompense.
Est-ce que la prédestination s’oppose au libre arbitre ?

Réponse :

Chère sœur,
La prédestination et le destin d’Allah, exalté soit-Il, ne s’opposent pas à Son Choix, bien plus, ils se complètent.
Autrement pour quel motif Allah, exalté soit-Il, enjoint-Il à l’homme qui désire se marier de choisir la jeune fille pieuse et à la jeune fille ainsi qu’à son tuteur légal de choisir celui qui se distingue par une bonne moralité et par la piété s’ils ne sont pas en mesure de se soumettre à cet ordre ? A ce moment-là la question serait de la frivolité et Allah, exalté soit-Il, est Exempt d’erreurs.
Omar ibnul Khattâb illustre si bien cette notion lorsqu’il a refusé de faire son entrée dans le pays de Cham en raison de la peste qui s’y trouvait.
- « Te sauverais-tu de la prédestination d’Allah ? » lui a-t-on demandé
- « Oui, leur a-t-il répondu, nous nous sauvons de la prédestination d’Allah vers la prédestination d’Allah »
Partant de cette perspective, il a dit à celui qui a consommé du vin en argumentant être tombé sous l’effet de la prédestination d’Allah :
- « La prédestination d’Allah ne t’a pas privé du libre- arbitre pour te contraindre »
Sur ce, le Savoir Eternel d’Allah, exalté soit-Il, qui implique ce qui existe ne s’oppose pas à Son ordre qui nous pousse à bien choisir ; quant à la question du gagne-pain et des richesses, elle est bien différente, car les richesses sont réparties d’avance et ne font pas partie des obligations mais la voie choisie pour les réaliser appartient au libre- arbitre.